vendredi 7 septembre 2012

Le catéchiste, ce serviteur inutile



“Celui qui se fera aussi petit que cet enfant sera le plus grand au Royaume des Cieux” Matthieu 18,4

En tant que catéchiste, il nous faut bien nous convaincre que “la religion de l’enfant est spécifique; et qu’elle ne peut être jugée à l’aune de la religion de l’adulte” *. Nous adultes, avons perdu le rapport aisé et paisible avec Dieu qui est propre au jeune enfant. Un adulte sait que sa vie de Foi est parfois faite d’effort et de combat mais pour l’enfant, la réalité transcendantale de Dieu est une évidence.  Sofia Cavaletti a pu même constater que plus les enfants sont jeunes, plus ils sont aptes à percevoir de grandes choses. Elle répète souvent que “seul ce qui est grand et essentiel les satisfait”.  Elle ajoute “tant que nous parvenons à garder le cap sur l’essentiel, les enfants écoutent, enchantés et heureux, jamais fatigués; dès que nous descendons d’un cran, leur attention nous abandonne”. D’ailleurs Maria Montessori donnait à ses institurices comme consignes les mots de Dante: Le parole tue sian conte (que tes mots soient peu nombreux) mais de poids, notamment avec les plus petits.

Même si l’adulte doit transmettre à l’enfant le “kérygme”, et finalement l’évangéliser puisque l’enfant en est à son premier contact avec la Parole de Dieu, il doit aussi être conscient que dans le processus, il est à la fois celui qui annonce et celui qui écoute l’annonce.
Cette écoute de l’annonce vient bien sûr de l’étude et de sa prière mais aussi de sa capacité à se mettre à l’écoute de la communauté des enfants, qui ont tant à nous transmettre: cette admiration émerveillée qui les caractérise et nous permet de réveiller certains ressorts essentiels de la Foi, notamment que Dieu est d’abord une joie!

Il faut que l’adulte soit d’abord bien convaincu qu’en tant que catéchiste il annonce une Parole qui n’est pas la sienne et qu’il aide chez l’enfant des potentialités qui ne lui appartiennent en aucun cas. Un lien mystérieux unit Dieu à l’enfant, il existe, bien en amont de tout travail humain sur la Foi. Aucun homme ne doit interférer avec ce lien si particulier et unique.. 
Le catéchiste crée les conditions nécessaires à l’établissement de ce rapport mais doit s’écarter dès que le contact est établi! Ne nous interposons pas entre Dieu et l’enfant avec notre encombrante personne, avec notre parole insistante!! 
C’est pourquoi dans un atrium du Bon Berger toute présentation est faite de peu de mots, dans le silence et la contemplation, et est suivie d’activités individuelles dans lesquelles l’adulte intervient peu.



Le catéchiste gardera en tête cette maxime inspirée de Maria Montessori : « Aide moi à faire tout seul » qui devient   « Aide-moi à m’approcher de Dieu par moi-même »



* A lire pour en savoir plus: Sofia Cavaletti, le potentiel religieux de l'enfant


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